Allocutions et interventions

POUR LE VINGT-TROISIÈME ANNIVERSAIRE DE L’ATTAQUE DE LA CASERNE MONCADA, à Pinar del Río, le 26 juillet 1976

Date: 

26/07/1976

Cher compañero Agostinho Neto et autres camarades délégués du MPLA et de la République Populaire d’An­gola (applaudissements) ;

Compañeros du parti et du gouvernement ;

Chers invités ;

Chers habitants de la province de Pinar del Río :

Chers compatriotes (applaudissements) :

C’est à la province de Pinar del Río qu’est revenu cette année l’honneur d'être le théâtre de la célébration de l'anniversaire de l'attaque de la caserne Moncada

À l'époque du capitalisme, aucune région du pays n'a été plus oubliée ou n'a fait l'objet de plus d'indifférence, voire de mépris, bien qu’elle ait joué un rôle fondamental lors de la dernière guerre d’indépendance, qu’elle ait été le théâtre des plus brillants faits d’armes de l'Armée de li­bération et de son glorieux lieutenant général, Antonio Ma­ceo (applaudissements), et qu'un nombre incalculable de ses fils aient trouvé la mort au combat ou dans les camps de concentration, victimes des crimes du colonialisme.

A l'époque du 26 juillet 1953, comme beaucoup d'entre vous s'en souviendront sûrement, la situation était devenue insupportable. Cette province était aux mains des pires, des propriétaires terriens les plus réactionnaires et les plus avares, auxquels l'immense majorité des paysans, qui travaillaient comme métayers, devaient remettre la moitié de leur récolte et parfois davantage. Les luttes des paysans de la province de Pinar del Río contre les abus, les injustices et les expulsions dont ils étaient victimes sont bien connues. A la campagne, il n’y avait pas d'écoles. Seulement 35 p. 100 des jeunes âgés de six à vingt-quatre ans recevaient un enseignement. Le taux d’analphabétisme dépassait 30 p. 100. Le chômage et la misère sévissaient d'un bout à l'autre de la province, tandis que les bidonvilles se multipliaient autour des agglomérations, en raison de l'émigration paysanne. Il est difficile de parler du taux de mortalité infantile, étant donné qu'il n’existait même pas de statistiques ; il pouvait s’élever à 60, 70, 80 ou 100 pour 1 000 enfants nés vivants. Dans toute la province, il n'y avait qu'un lycée et, bien entendu, pas un seul centre universitaire !

Aujourd'hui, les choses ont changé du tout au tout. Il n'y a plus de propriétaires terriens réactionnaires qui exploitent les paysans ; il n'y a plus d'expulsions ; il n'y a plus de chômage ; il n'y a plus d’analphabétisme et le taux de mortalité infantile – non seulement celui du pays, mais aussi celui de cette province, qui était l'une des plus pauvres et des plus arriérées du pays – est aujourd'hui inférieur à celui de n’importe quel autre pays d'Amérique (applaudissements).

Si, d'après des données historiques, il y avait dans la province de Pinar del Río cent dix médecins, trente-cinq dentistes et cinquante infirmières avant le triomphe de la Révolution, il y a aujourd'hui, aussi bien à la campagne qu’à la ville, trois fois plus de médecins, trois fois plus de dentistes et vingt fois plus d'infirmières et d'auxiliaires de la santé publique (applaudissements).

Les enfants en âge de recevoir un enseignement primaire sont scolarisés à 100 p. 100. Il n'est pas un seul village de la province, aussi isolé soit-il, qui ne dispose d'une école et d'un maître (applaudissements). Si 4 000 habitants de la province de Pinar del Río avaient terminé leurs études secondaires avant le triomphe de la Révolution, les écoles secondaires de cette province recevront 41 000 élèves à la prochaine rentrée scolaire (applaudissements). Presque 250 000 des 600 000 habitants de Pinar del Río font des études (applaudissements), soit dans les écoles soit dans le cadre des cours destinés aux adultes. La province est aujourd'hui dotée d'un centre universitaire (applaudissements), qui recevra plus de 4 000 élèves à la rentrée scolaire (applaudissements).

Dans la province, on ne sème plus seulement du tabac. Bien entendu, on continue d’en semer, et en quantités importantes ; d'ailleurs, c’est le meilleur du monde (applaudissements). Toutefois, la riziculture s’est largement développée. Ainsi, cette province, qui produisait de 140 à 185 000 quintaux de riz avant le triomphe de la Révolution, en produit aujourd'hui plus de 900 000 (applaudissements). Il n'y avait pratiquement pas de plantations d'agrumes ; aujourd'hui, celles-ci couvrent une superficie de 17 500 hectares (applaudissements), et elles dépasseront les 25 000 en 1980 (applaudissements). Il n'existait pas non plus de centre d’aviculture dont la production soit satisfaisante : aujourd'hui, la province est devenue l'une des principales productrices de volaille, L’élevage porcin a également été développé et modernisé. La production laitière augmente chaque année. Quant au développement des zones forestières, plus de 250 millions d'arbres ont été plantés depuis le triomphe de la Révolution (applaudissements), ce qui équivaut an tiers de la totalité des arbres plantés dans le pays au cours de la même période. Un important réseau routier a également été construit, et tous les villages de la province sont aujour­d'hui desservis par des voies de communication. Une autoroute reliera bientôt la ville de Pinar del Rio à La Havane (applaudissements). Le chemin de fer central de la province sera prochainement reconstruit (applaudissements) et, d'ici à quelques mois, le nouvel aéroport de Pinar del Río sera mis en chantier (applaudissements).

Comme vous le voyez, le visage de la province change. Avant 1959, il n'y avait pas une seule retenue d'eau, et le pouvoir révolutionnaire en a construit des douzaines ; les réserves d'eau ne cessent d’augmenter. Et nous sommes certains que vous ne relâcherez pas votre effort avant d'avoir accompli le mot d'ordre : Pas une seule goutte d'eau qui se perde dans la mer (applaudissements).

Le visage de la province change. Des dizaines de collèges, de lycées et d’écoles techniques sont aujourd'hui construites à la campagne. Cette province compte un institut technologique forestier ultramoderne qui peut recevoir plis de mille élèves (applaudissements). Dans la ville de Pinar del Río, les changements sont également sensibles ; aux quatre coins de la ville, on voit se dresser de nombreux immeubles (applaudissements) destinés au logement de centaines de familles : une école de formation d'instituteurs, dont la capacité est de deux mille élèves et qui fonctionne aujourd'hui à plein rendement (applaudissements), et l'école d'orientation professionnelle, dont la construction prendra fin cette année et dont la capacité sera de 2 500 élèves (applaudissements). La ville de Pinar del Río possède déjà un magnifique stade et, à côté, une école de formation de professeurs d’éducation physique (applaudissements) qui, signalons-le, a gagné l'émulation organisée dans sa catégorie au niveau national. Enfin, vous disposez également d'un nouvel institut technologique pour la santé (applaudissements).

De plus, les jeunes de cette province, particulièrement studieux, ont su répondre correctement aux efforts réalisés par le pouvoir révolutionnaire. Cette année, quatre écoles ont remporté l'émulation organisée dans leur catégorie au niveau national (applaudissements). Il s'agit du lycée installé à la campagne Antonio Guiteras (applaudissements), classé premier pour la troisième année consécutive (applaudissements); de l'école militaire Camilo Cienfuegos (applaudissements) ; d'une école secondaire rurale (applaudissements), et d'une école d'orientation professionnelle (applaudissements).

Parmi nous, aujourd'hui, se trouvent également les élèves de l'école secondaire installée à la campagne de la province de Las Villas, qui ont remporté la première place au niveau national, et auxquels nous exprimons nos félicitations (applaudissements).

Cette année, la province de Pinar del Río a effectué la plus importante récolte de tabac de tous les temps ; la production a été de 350 000 quintaux (applaudissements), soit le double du chiffre atteint en 1971.

Tel est le résultat de l'effort réalisé depuis plusieurs années dans le domaine de la production. Au cours des cinq dernières années, le produit social global de la province de Pinar del Río a déjà augmenté de 64 p. 100 ; la production agricole s’est accrue de 61 p. 100, et la production industrielle, de 66 p. 100 ; quant au produit de la construction, il a triplé (applaudissements).

Au cours de la même période, le revenu monétaire par habitant de la province est passé de 404 à 530 pesos (applaudissements). Aujourd'hui, 30 p. 100 de la main- d'œuvre sont des femmes, qui se sont incorporées à la production et aux services sociaux (applaudissements), et la province compte 217 000 travailleurs (applaudissements).

Cette année, ce n'est pas seulement la récolte de tabac qui a battu tous les records historiques de la province, mais aussi la récolte de la canne à sucre (applaudissements).

En ce qui concerne l'élevage bovin, le nombre de têtes dépasse déjà le demi-million. La production du riz a également été la plus importante enregistrée dans l'histoire. Et il n'est pratiquement pas un seul plan correspondant au premier semestre de cette année qui n'ait été accompli (applaudissements). La valeur de la production accumulée au cours du premier semestre de 1976 est de 18 p. 100 supérieure à celle du premier semestre de l'année dernière (applaudissements).

Ces victoires sont dues à l'excellent travail de direction réalisé par notre parti (applaudissements), à sa magnifique équipe de direction dans la province et, tout particulièrement, à son premier secrétaire, le compañero Camacho Aguilera (applaudissements).

Nous nous réjouissons sincèrement de la sympathie et de la confiance que vous manifestez à l’égard du compañero Camacho (applaudissements), car nous connaissons bien sa trajectoire révolutionnaire. Nous nous souvenons qu'à l’époque du débarquement du Granma, à la tête d'une poignée de combattants, il a attaqué et pris une caserne de la tyrannie dans la région de Guantánamo (applaudissements); nous nous souvenons de l'extraordinaire travail politique qu'il a réalisé parmi les militaires qui sympathisaient avec notre cause et qui a été couronné par l'héroïque soulèvement de Cienfuegos, le 5 septembre 1957 (applaudissements). Nous nous souvenons des risques énormes que le compañero Camacho a accepté de courir pendant la lutte clandestine. Il s'agit d'une trajectoire dont l’histoire n’a pas encore été écrite, mais qui abonde en anecdotes particulièrement intéressantes. Nous savons, par exemple, que la pénétration du Mouvement 26-Juillet dans les rangs ennemis était d'une telle envergure que, plus d'une fois, en pleine guerre, le compañero Camacho, réfugié dans la clandestinité et poursuivi, a réussi à s'infiltrer dans le campement de Columbia, principal bastion de la tyrannie, pour établir des contacts avec des militaires (applaudissements).

Toutefois, ces temps sont maintenant révolus. Ils ont été suivis par une autre étape qui exigeait un travail encore plus ardu, plus constant et, pourrait-on dire, plus dur : la reconstruction du pays, le développement économique et social de notre patrie, l'édification du socialisme. Et c’est avec l'enthousiasme avec lequel il avait lutté contre la tyrannie, et même avec plus d'enthousiasme encore, que le compañero Camacho s’est consacré à cette nouvelle tâche (applaudissements), car il a toujours joint à son sens des responsabilités, à sa modestie et à son sérieux un enthousiasme inépuisable (applaudissements). Comme il s'est efforcé et comme il a lutté pour le progrès de cette province ! (Applaudissements.) À notre avis, il est une des principales causes de cette réussite.

Néanmoins, le facteur fondamental de la réussite, c’est vous, les habitants de la province de Pinar del Río, qui le constituez (applaudissements) ; vous, les courageux militants du Parti dans la province de Pinar del Río (applaudissements) ; vous, les jeunes communistes de la province de Pinar del Río, qui êtes déjà près de 30 000 (applaudissements) ; vous, les centaines de milliers de membres des Comités de défense de la Révolution (applaudissements), de travailleurs, de paysans (applaudissements), de membres de la Fédération des femmes cubaines (applaudissements), d'étudiants et de pionniers (applaudissements), qui militez et travaillez au sein de nos organisations de masse. Sans votre amour du travail, sans votre enthousiasme sans votre confiance, sans votre abnégation, sans votre discipline, sans votre conscience révolutionnaire, toutes ces réussites auraient été impossibles (applaudissements). Et nous sommes profondément heureux de célébrer ce 26 juillet dans cette province qui a fourni l'un des meilleurs contingents, au début de la lutte armée révolutionnaire (applaudissements) : des jeunes d'Artemisa et de Guanajay, qui faisaient auparavant partie de cette province, et de la ville même de Pinar del Río. Nous n’oublierons jamais l'apport de cette région de Cuba à la lutte révolutionnaire, avant et après le 26 juillet 1953 (applaudissements); avant et après le 1er janvier 1959 (applaudissements) ; hier, aujourd'hui, et demain ! (Applaudissements.)

Nous estimons que cela constitue le meilleur tribut que l'on puisse rendre aux dix-sept combattants originaires de cette province qui ont trouvé la mort au moment de l'attaque de la Moncada (applaudissements), ou lors de combats ultérieurs. Car plusieurs de ceux qui ont pris part à l'attaque de la Moncada ont ensuite participé au débarquement du Granma et à la lutte armée dans la Sierra, comme Julito Díaz et Ciro Redondo (applaudissements), et ils resteront toujours présents dans notre mémoire. Ils ont lutté pour la liberté et le progrès qui règnent aujourd’hui dans notre patrie et dans leur province, Pinar del Río (applaudissements).

Depuis le Congrès de notre Parti, notre Révolution a entrepris de nouvelles tâches, L’immense majorité de la population a déjà approuvé notre Constitution socialiste, le 24 février dernier (applaudissements): les élections en vue de la constitution des organes du Pouvoir populaire auront lieu en octobre (applaudissements), et nous travaillons sans relâche pour créer les conditions nécessaires à l'implantation du Système de direction de l'économie (applaudissements). Nous sommes certains que les habitants de la province de Pinar del Río sauront être à l’avant-garde dans la réalisation des nombreuses tâches qui nous attendent (applaudissements).

Nous avons tous beaucoup de travail devant nous. Et cette province doit s’engager encore davantage dans la voie du développement. Il faudra livrer une grande bataille contre la nature, faire de sérieux efforts pour reconstruire les forêts décimées par le capitalisme, pour emmagasiner les eaux, pour assécher les marécages, pour développer l'irrigation sur la plus grande surface possible, pour continuer d'améliorer la production de tabac, non seulement en quantité niais aussi en qualité. De nouvelles sucreries peuvent être construites dans cette province, et il faudra les construire ; il existe des perspectives prometteuses dans l'exploitation des mines ; la province est dotée d'importantes richesses naturelles, dont sa géographie et sa beauté, qui permettront de développer le tourisme à l'avenir (applaudissements).

Dans le domaine des installations sociales, il reste encore beaucoup d'écoles à construire, d'hôpitaux à terminer, de jardins d'enfants à édifier. Nous ne pouvons pas non plus oublier l'immense besoin en logements qui se fait sentir dans tout le pays et dans la province de Pinar del Río, qui fait partie intégrante du pays (applaudissements)

La nouvelle division politique et administrative du pays contribuera à niveler dans une grande mesure l'importance des provinces. Il n'y aura plus de grandes et de petites provinces car celles-ci seront toutes plus ou moins égales par leur population et leur superficie. Ainsi, dans l'avenir, l'émulation entre les quatorze provinces reposera sur des bases optimales (applaudissements). Nous sommes certains que les habitants de la province de Pinar del Río ne voudront pas rester à la traîne (applaudissements et exclamations de : « Non ! »), qu'ils n'éprouveront pas moins d'enthousiasme à la tâche que ceux d'autres provinces (applaudissements et exclamations de : « Non ! ») ; que cet esprit, cet enthousiasme extraordinaire avec lequel vous avez préparé la célébration dus 26 Juillet et que vous avez manifesté à ce meeting ne s'éteindra jamais (applaudissements et exclamations de : « Non ! »). Toutefois, cette province n'a pas seulement eu l'honneur d'être le théâtre de la célébration du 26 Juillet, Elle a partagé avec tout le pays, à l'occasion du jour de notre fête nationale, l'insigne honneur de recevoir la visite du leader révolutionnaire et président de la République populaire d’Angola, Agostinho Neto (applaudissements et cris de : « Cuba, l’Angola, unis, vaincront ! »).

Il ne s'agit pas de se confondre en éloges et en marques de courtoisie, ou de s'en tenir à de simples formalités, mais d'analyser les faits, de les comprendre et d'exprimer sincèrement les sentiments que nous éprouvons.

Agostinho Neto est au nombre des dirigeants révolutionnaires dont le nom passera à l'Histoire pour avoir acquis de grands mérites vis-à-vis de leur peuple et du mouvement révolutionnaire mondial.

Nous assistons parfois au déroulement de l'Histoire sans en comprendre toute la signification, Nous, les Cubains, nous pouvons la comprendre à partir de nos propres expériences. Qu'était Cuba au siècle dernier, si ce n’est une colonie espagnole ? Qu'était l’Angola jusqu'à tout dernièrement si ce n’est une colonie portugaise ? L'Espagne et le Portugal : deux nations de la même péninsule et deux systèmes coloniaux aussi spoliateurs et cruels l’un que l'autre Et comment Cuba a-t-elle obtenu son indépendance ? Que d'obstacles ont rencontrés nos compatriotes, à l’époque, pour obtenir l’indépendance ! Contre combien de centaines de milliers de soldats ont-ils dû lutter ! Sans compter que la nation cubaine n'existait pas en tant que telle. Le sens de la nation s'est forgé dans la lutte.

Nous admirons infiniment Martí pour les efforts gigantesques qu'il a faits dans le but de former une conscience révolutionnaire au sein de notre peuple. Nous admirons Martí parce qu’il a été un intellectuel brillant, un homme doté d’une culture extraordinaire, un poète d'une profonde sensibilité, qui a consacré son talent à la lutte révolutionnaire, qui a consacré sa vie et sa plume à cette lutte, qui a été un homme de parole et d'action. Nous lui serons éternellement reconnaissants pour ce qu'il a signifié et symbolisé.

Or, l’histoire vécue par notre patrie à la fin du siècle dernier est aujourd'hui celle de l’Angola (applaudissements), Un pays colonisé pendant plus de quatre cents ans, un pays où les colonialistes ont exploité, encouragé et exacerbé toutes les divisions possibles ; un pays où les colonialistes, comme l'a expliqué Neto, ont tiré parti du racisme, du tribalisme, du régionalisme et ont eu recours à toutes les armes pour empêcher l'avènement d'une nation angolaise et maintenir ainsi indéfiniment leur domination coloniale.

Nous avons ici avec nous un homme qui a aussi consacré sa vie à la libération de sa patrie, qui s’est heurté à d'énormes difficultés. Et, comme pour rendre encore plus ressemblante la situation des deux pays, Neto est également un homme doté d'une culture extraordinaire, d'une grande capacité intellectuelle : un poète remarquable qui a consacré sa vie et sa plume à son peuple, à ses frères discriminés et assujettis, à la formation de la conscience politique des Angolais (applaudissements).

Et, de même que Martí a écrit plusieurs de ses meilleures œuvres et de ses meilleurs poèmes dans la souffrance – cette souffrance inextinguible qui s'empare de quiconque est épris de liberté et ne peut supporter l’esclavage humain – de même Neto a écrit plusieurs de ses meilleurs poèmes dans la souffrance des prisons, de l'exil et de l’esclavage de ses frères (applaudissements). Martí et Neto ont été des bâtisseurs de patrie.

Neto a non seulement formé une conscience, mais, comme Martí, il a également forgé l'instrument de la lutte et a tracé une voie, un chemin — la seule voie possible en Angola, comme hier à Cuba — pour obtenir l'indépendance, soit la lutte héroïque du peuple, la lutte armée du peuple (applaudissements). Pendant plusieurs années, il a dirigé cette lutte. Neto est aussi un des hommes les plus modestes, les plus nobles et les plus honnêtes que j’aie jamais connus.

Il a été incarcéré à plusieurs reprises : une première fois, en 1951 ; une deuxième fois, en 1955 — de février 1955 à juin 1957. Ainsi, à l'époque où nous, les combattants de la Moncada, étions incarcérés à l'île des Pins, en février 1955, Neto et ses camarades étaient enfermés dans les prisons colonialistes de l'Angola (applaudissements). En juin 1957, au moment où il était remis en liberté à la suite de la pression extraordinaire de l'opinion mondiale et du mouvement progressiste international, au sein duquel Agostinho Neto jouissait déjà d’un grand prestige en tant qu’intellectuel et révolutionnaire, nous, les combattants de la Moncada, qui avions également été remis en liberté à la suite de l'énorme pression exercée par notre peuple, nous luttions dans la Sierra Maestra (applaudissements).

A l’époque, nous n’entretenions aucune relation avec le compañero Neto et avec son mouvement. En février 1955, depuis nos cellules, nous pensions à l'avenir, et nous nous préparions à la lutte future. Plus de vingt et un ans se sont écoulés depuis ! Qui aurait pu dire – si ce n'est les hommes qui avaient confiance en l'avenir – qu'un jour, à l'occasion d'un 26 Juillet, commémoré à Pinar del Río, les combattants du Mouvement 26 Juillet et du MPLA (applaudissements) se rencontreraient, en tant que représentants d’une Cuba socialiste et d'un Angola souverain et libre de Cabinda à Cunene (applaudissements), qui s'achemine vers l'édification du socialisme (applaudissements).

Toutefois, le chemin devait être long et pénible. En 1959, nous avions déjà triomphé, mais Neto continuait d'être victime de la persécution et de la répression. Il était de nouveau incarcéré en 1960, pour la troisième fois, puis, pour la quatrième et dernière fois, quelques semaines après Giron, en 1961.

A ce moment-là, nous sortions à peine de cette dure épreuve ; la victoire de Giron a été la première défaite de l'impérialisme yankee en Amérique (applaudissements). Si nous n’avions pas eu le dessus sur l’impérialisme en avril 1961, nous n'aurions pu apporter notre collaboration à l'Angola, au moment de l'invasion de fin 1975 (applaudissements).

Lorsqu’un peuple lutte en faveur de ses droits et d’une cause juste, il le fait également en faveur des autres. Lorsqu'ils luttaient contre l'impérialisme, les Vietnamiens luttaient aussi pour nous. Lorsqu'ils luttaient contre l'impérialisme, les Angolais luttaient également pour nous (applaudissements). En luttant contre l'impérialisme à Playa Girón, nous, les Cubains, nous avons posé les bases pour que les Angolais et les Cubains puissent un jour infliger aux impérialistes un Playa Giron africain (applaudissements prolongés).

C'est pourquoi nous accordons une profonde signification et une grande valeur symbolique à la présence de Neto à cette cérémonie. Pour nous, il s'agit d’une page vivante de l’Histoire, qui rappelle l'histoire de notre propre patrie.

Qui a formé notre nation ? Qui a constitué notre peuple, si ce n'est les Africains, dans une très large proportion ? Qui a lutté, également dans une très large proportion, pendant nos guerres d’indépendance de 1868 et de 1895, si ce n’est les anciens esclaves africains ou leurs descendants ? (Applaudissements.) Et parmi eux, qui sait combien de descendants d'Angolais ?

Je parlais de sport avec le compañero Neto, afin de connaître les idées qu'ont les Angolais à ce sujet, à un moment où les Jeux olympiques de Montréal soulèvent un grand intérêt, mais il m'a dit : « Il faudra encore beaucoup de temps avant que nous puissions participer à des jeux olympiques ». Cependant, je lui ai fait remarquer : « Pensez, compañero Neto que les Angolais sont également représentés aux Jeux olympiques de Montréal par beaucoup de nos athlètes, dont qui sait combien sont descendants d’Angolais » (applaudissements).

Les liens qui nous unissent à l'Angola sont nombreux : la cause commune, les intérêts communs, la politique, l'idéologie. Toutefois, ii y a aussi les liens du sang (applaudissements), et le sang aux deux sens du terme : le sang de nos aïeux et le sang que nous avons versé ensemble sur les champs de bataille ! (Applaudissements prolongés.)

Les paroles prononcées par le compañero Neto, selon lesquelles ce n'est pas la géographie qui unit ou sépare les peuples, et selon lesquelles la lutte révolutionnaire commune doit unir sans cesse davantage nos peuples indépendamment de la géographie, sont très sages et très profondes.

Nous avons accompli envers l'Angola un devoir internationaliste élémentaire. En accomplissant un devoir, nous ne faisons pas une faveur ; nous accomplissons simplement un devoir. Nous avons toujours estimé que l'homme qui ne se sacrifie pas pour autrui est incapable de se sacrifier pour quoi que ce soit (applaudissements) ; que le peuple qui ne se sacrifie pas pour d'autres peuples est incapable de se sacrifier pour lui–même (applaudissements) ; que le peuple qui n’est pas disposé à combattre pour la liberté d'autrui ne sera jamais disposé à combattre pour sa propre liberté (applaudissements).

Nous avons accompli notre devoir internationaliste à l'égard du peuple frère angolais et nous en sommes fiers (applaudissements). Nous sommes fiers de notre peuple révolutionnaire, prêt à enrôler des centaines de milliers de ses combattants si cela s’avérait nécessaire (applaudissements) ; fiers de nos réservistes et de nos soldats révolutionnaires qui ont su combattre aux côtés des Angolais avec le même héroïsme et le même courage dont ils font preuve dans notre patrie (applaudissements) ; fiers de ces soldats qui, à dix mille kilomètres d'ici, conjointement au mot d'ordre : « La lutte continue, la victoire est certaine ! », ont su proclamer leur mot d’ordre : « La patrie ou la mort, nous vaincrons ! » (Applaudissements et cris de : « Nous vaincrons ! ») Et ils avaient raison, puisqu’en luttant aux côtés de leurs frères angolais, ils luttaient en quelque sorte pour leur propre patrie (applaudissements).

On a fait beaucoup de bruit, dans divers milieux internationaux, au sujet de l'aide apportée à la République de l'Angola et du personnel militaire cubain envoyé en Angola. Il s’agit d'une question très claire et très simple.

Comme nous le savons, notre pays a retiré le personnel militaire qui n’est plus indispensable dans les conditions actuelles. Toutefois, en vertu d'un accord entre le gouvernement de la République populaire d'Angola et celui de Cuba, les unités militaires cubaines et les arme, nécessaires pour venir en aide à la République populaire d'Angola en cas d’agression extérieure ont été maintenues en Angola (applaudissements). Et ce, tant qu’il le faudra.

Or, combien de temps le faudra-t-il, de l'avis des gouvernements angolais et cubain, du MPLA et du Parti communiste de Cuba ? Nous le répétons : le temps qu'il faudra pour organiser, équiper et entraîner des forces armées de la République populaire d'Angola (applaudissements) ; tant que les Angolais auront encore besoin de nous pour repousser une invasion semblable à celle qui a eu lieu récemment. Le jour viendra où ils n'auront plus besoin de cette aide militaire ! Comme c'est aujourd'hui notre cas, puisque nous avons pu mettre sur pied un système de défense puissant.

L'invasion de l’Angola a été précisément l’un des derniers crimes les plus honteux de l'impérialisme, qui a utilisé, dans une guerre silencieuse et sordide, les troupes régulières des fascistes sud-africains. Cependant, les fascistes sud-africains ont trouvé leur maître en Angola (applaudissements). Que personne ne s'y trompe. L’aide militaire que nous prêtons à l'Angola est suffisante ! (Applaudissements.) Et s'il se produisait une nouvelle invasion, les soldats cubains combattraient de nouveau coude à coude avec le peuple angolais ! (Applaudissements prolongés).

Certains milieux spéculent sur le contenu des conversations qui se tiennent entre le compañero Neto et nous. Ils se demandent si ces conversations portent sur des questions militaires. En fait, c'est de questions militaires que nous avons le moins parlé. Il y a longtemps que les questions militaires ont été réglées (applaudissements). Chaque chose en son temps, L'Angola traverse maintenant une étape qui n'est pas essentiellement militaire. Il doit lutter – comme nous avons dû le faire nous-mêmes après le triomphe de la Révolution – contre les bandes contre-révolutionnaires. Comme il l'a fait à Cuba pendant des années, l’impérialisme essaie naturellement d'entraver, de saboter et de perturber le travail pacifique en Angola, mais les organisations contre-révolutionnaires, le FNLA et l'UNITA, sont en réalité totalement démoralisées et ne pourront jamais se relever. Elles se consacrent maintenant à livrer deux types de guerre : une guerre de déclarations dans certaines capitales, où elles parlent d'offensives, de batailles, de victoires, etc., qui n'existent que sur le papier. En fait ces groupes de bandits – que nous connaissons fort bien car, comme vous devez vous en souvenir, ils se consacraient ici à assassiner des instituteurs, des médecins, des travailleurs, des paysans – voilà ce qu'ils font : ils arrivent dans un village, essayent de semer la terreur, assassinent des femmes en les éventrant, et des enfants, en les enfermant dans des maisons en feu. C'est ce genre de méfaits qu'ils commettent, s’attirant ainsi une haine chaque jour plus grande de la part de la population. Ces groupes de bandits n'ont pas la moindre chance de se relever en Angola et ils ne peuvent affronter les FAPLA.

Les Angolais doivent réaliser des tâches qui relèvent du domaine civil. Il s'agit pour eux de reconstruire le pays, de le développer et de faire avancer la révolution. Ils doivent réaliser un immense travail dans des conditions très difficiles,

Qu’ont laissé les colonialistes en Angola ? Ils n'ont pas même appris aux Angolais à conduire des camions ou des tracteurs. Ils ne leur ont transmis aucune connaissance. Ils n'ont même pas formé d'ouvriers qualifiés.

En Angola, le colonialisme a laissé un taux d'analphabétisme de 90 p. 100. De plus, les propriétaires colonialistes ont abandonné les fermes, les usines, tout, emmenant avec eux tous les techniciens. A l’heure actuelle, l'Angola a surtout besoin d’une aide civile, d'une aide technique ; aussi est-ce sur la collaboration nécessaire à l’heure actuelle qu'ont porté les conversations entre les délégations angolaise et cubaine.

Nous coopérerons avec les Angolais dans tous les domaines : sur le plan politique ; sur le plan militaire en les aidant à organiser et à entraîner leurs forces armées ; en les aidant à former des cadres pour la lutte contre le sabotage et la contre-révolution ! Et nous collaborerons avec les Angolais dans beaucoup d’autres branches à notre portée.

Bien entendu, cette aide accordée à l’Angola ne pourra se matérialiser que grâce à la coopération de tous les pays socialistes. Et les pays socialistes se sont déclarés prêts à collaborer avec l'Angola, dans une branche ou une autre.

Nous avons analysé la collaboration apportée par Cuba à l'Angola dans le domaine de la santé publique. À l’heure actuelle, un contingent de médecins et de travailleurs de la santé se trouve déjà en Angola, et nous avons l’intention d'intensifier cette collaboration. Il s'agit d’un domaine où nous possédons une certaine expérience et, en Angola, il faut livrer une lutte ardue contre les maladies, puisque le colonialisme n'a absolument rien fait en matière de santé publique. Nous apporterons donc à ce pays une importante collaboration sur le plan de la santé publique.

Nous lui apporterons aussi notre expérience et notre collaboration dans le domaine de la construction où, comme vous le savez, nous avons fait également des progrès importants. Nous collaborerons aussi dans les domaines de l'éducation, de la pêche, de la culture de la canne à sucre et de l'industrie sucrière – les Angolais possèdent quatre sucreries et ont déjà commencé leur récolte – de la culture du café, sans compter les autres domaines dans lesquels il pourrait se présenter une perspective de collaboration. Il faudra travailler en ce sens.

L’étape héroïque, l'étape de la guerre a conclu. Maintenant, il s'agit de l’étape de la paix, et les héros de la paix sont nécessaires ! (Applaudissements.)

Des centaines de Cubains travaillent déjà dans ces domaines : toutefois, à notre avis, il se peut qu'un jour deux ou trois mille Cubains ou même davantage, soient nécessaires (applaudissements).

Comme je vous le disais, un des nombreux problèmes qu'affrontent aujourd'hui les Angolais, c'est que les colonialistes ne leur ont même pas appris à conduire des véhicules. Au moment des récoltes, alors qu'ils ont d’importants transports à effectuer, ils se procurent les camions, mais il, n'ont pas de chauffeurs. Ceci n’est qu'un exemple. En d'autres termes, ils ont parfois besoin d'un chauffeur qui conduise le camion et qui enseigne en même temps à l'Angolais comment le faire ; ils ont besoin d'un maçon qui, tout en travaillant, forme un Angolais ; ils ont besoin d'un chef de chantier qui construise et enseigne en même temps à l'Angolais, Bien entendu, ils ont aussi besoin de médecins, d'ingénieurs, d'architectes, de professeurs.

Bref, ils ont besoin de différents types de techniciens.

Dans ces domaines, notre pays peut leur apporter sa collaboration. Cette aide ne sera pas coûteuse du point de vue économique, puisqu'il ne s'agit pas de tonnes de sucre ou de tonnes de marchandises : en effet, l'Angola est un pays qui possède d'importantes ressources naturelles et de magnifiques possibilités économiques. Il a maintenant besoin d’aide humaine, d'aide en hommes et en femmes prêts à accomplir cette tâche (applaudissements).

Nous espérons donc que notre peuple, nos travailleurs, et plus particulièrement nos jeunes qui étaient prêts, par centaines de milliers, à aller combattre en Angola, seront également prêts maintenant, par dizaines de milliers, à apporter cette collaboration civile à l’Angola (applaudissements).

Ceci ne signifie pas que nous allons envoyer tous ceux qui sont prêts à partir ; nous ne pourrons en envoyer qu'un petit nombre. Ce qui intéresse, c’est l'esprit de solidarité, l'esprit de collaboration.

II ne faut pas croire qu'un peuple perd quoi que ce soit lorsqu’il aide un autre peuple. Au contraire, il y gagne (applaudissements). Lorsque notre pays envoie un médecin, comme ceux qui ont exercé en Algérie, au Yémen, en Tanzanie, en Somalie ou en Angola, il ne perd rien ; au contraire, il gagne un professionnel plus conscient, plus révolutionnaire (applaudissements).

Notre pays n'a rien perdu en envoyant neuf cents ouvriers du bâtiment au Vietnam ; au contraire, il y a gagné. Aujourd'hui, ces ouvriers sont de magnifiques et d’enthousiastes travailleurs. A leur retour, ils ont été envoyés sur les chantiers les plus importants et sur ceux auxquels nous accordions la priorité. Notre pays ne perd rien en envoyant un de ses techniciens accomplir une mission internationaliste : au contraire, il y gagne beaucoup (applaudissements): il y gagne en conscience, en développement politique. Cette disposition de notre peuple à combattre, à apporter son aide dans n'importe quel domaine est un motif de fierté pour n'importe quel parti révolutionnaire, un motif de fierté pour n'importe quel pays, et il donne aussi la mesure de sa maturité et de sa conscience révolutionnaires (applaudissements).

Les impérialistes se sont toujours trompés en ce qui concerne Cuba, parce qu’ils n’ont aucun appareil pour mesurer ces valeurs morales (applaudissements) ; ils sont incapables d’évaluer l’esprit et la conscience d'un peuple (applaudissements). Ils se sont trompés au moment de Playa Girón, et ils viennent de se tromper à nouveau en ourdissant l'invasion de l'Angola (applaudissements). Ils ne pouvaient concevoir qu'à dix mille kilomètres de distance, Cuba puisse apporter une telle collaboration à l'Angola ! (Applaudissements.) Ils ne pouvaient imaginer que le peuple soumis au blocus, le peuple qu’ils ont cherché à étouffer et à ruiner puisse apporter ce genre d'aide. Ils se sont trompés. Nos combattants sont allés là-bas, en première ligne : les équipages de notre marine marchande, de nos cargos, de nos avions de passagers (applaudissements), les travailleurs de notre aviation sont allés là-bas. Ils ont tous répondu rapidement et efficacement à l'appel lancé par le MPLA et la République Populaire d'Angola (applaudissements).

Cela, les impérialistes n'en ont pas tenu compte. Les richesses d'un pays ne constituent pas l'élément essentiel  – les impérialistes sont très riches, mais ils n'ont ni éthique, ni conscience – l’essentiel pour un pays, pour une société, c'est son éthique et sa conscience ! (Applaudissements et cris de : « Fidel, vas-y, tape dur sur les Yankees ! »)

Vingt-trois ans se sont écoulés depuis l'attaque de la caserne Moncada. Et si cette lutte a pu triompher, c’est précisément en raison de l'importance de l'éthique et de la conscience des combattants.

Au début de cette lutte, il n’y avait ni argent, ni armes, ni entraînement militaire ; il n'y avait absolument rien. En dépit des immenses difficultés, personne n'a songé que la lutte était impossible. Et elle a été possible ! En voyant l'esprit qui anime aujourd'hui notre peuple, je ne peux m'empêcher de penser que c'était précisément l'esprit qui animait nos camarades de l’époque (applaudissements). Aujourd'hui, cependant, il ne s’agit plus de l'esprit d'une poignée d'hommes : il s’agit de l'esprit d'un peuple tout entier ! (Applaudissements.) Et s'il a été impossible de faire plier l’esprit d'une poignée d'hommes, il sera encore plus difficile de faire plier l'esprit d’un peuple tout entier ! (Applaudissements.)

En ce 26 Juillet, proclamons que notre parti, au sein duquel milite l’avant-garde révolutionnaire, au sein duquel militent des hommes et des femmes aux âges divers – depuis ceux qui luttaient depuis des dizaines d'années pour la Révolution jusqu’aux jeunes qui s'y incorporent jour après jour – est fier de l'attitude, de la trempe et de la conscience de notre peuple (applaudissements).

Voilà pourquoi, compañero Neto, au nom et avec l'appui de notre peuple, je vous dis que, tout comme l’Angola a pu compter sur notre aide au cours des jours difficiles et héroïques, il pourra compter sur toute notre coopération dans cette étape difficile de la construction, du développement du pays et de la marche vers le socialisme (applaudissements prolongés).

Nous saisissons cette occasion pour transmettre à nos combattants, à nos travailleurs et techniciens civils qui se trouvent en Angola, la reconnaissance, les salutations et l'admiration de tout notre peuple (applaudissements).

Les Cubains s'efforcent et luttent dans un autre domaine : celui du sport, en participant aux Jeux olympiques. Ils nous ont envoyé aujourd’hui un merveilleux message. Nous leur disons à eux aussi que nous sommes fiers de leur travail, que nous les félicitons et que nous leur souhaitons de nouvelles victoires (applaudissements).

Permettez-nous de vous dire, à vous, habitants de la province de Pinar del Río, à quel point nous avons été impressionnés aujourd’hui (applaudissements), et de vous remercier pour le souvenir que nous garderons toujours de l’enthousiasme, du sérieux, de la discipline et de la joie avec lesquels vous avez célébré le 26 Juillet (applaudissements).

Habitants de la province de Pinar del Río, adoptons ce mot d'ordre angolais pour les années de travail qui nous attendent : La lutte continue, la victoire est certaine !

La patrie ou la mort, nous vaincrons ! (Ovation.)


 

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